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projet socialiste et critique du projet gouvernemental dans le monde

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projet socialiste et critique du projet gouvernemental dans le monde Empty projet socialiste et critique du projet gouvernemental dans le monde

Message par s. Mer 17 Nov - 13:04

L'UMP vient de dévoiler son projet éducatif pour 2012. Dans quelques semaines le Parti socialiste débattra du sien lors d'une convention nationale. A dix-huit mois de l'élection présidentielle, une certitude s'impose : l'éducation sera au cœur de la confrontation politique entre la droite et la gauche.

Le pouvoir actuel est disqualifié pour donner un avenir à l'école. Depuis 2002, son bilan est accablant : ghettoïsation accrue avec la fin de la carte scolaire et des RASED (Réseaux d'aides spécialisés aux élèves en difficulté), semaine de quatre jours qui perturbe les rythmes biologiques des élèves autant que le travail pédagogique des enseignants, suppression de près de 100 000 postes dont 11 000 programmés pour 2011.La même veine idéologique inspire les dernières trouvailles en date du parti présidentiel. La généralisation du recrutement de professeurs par le principal ou le proviseur ? Elle institutionnaliserait l'hyper-concurrence entre établissements : en France, l'éducation ne serait plus nationale, mais libérale. La suspension des allocations familiales en cas d'absentéisme ? Dans les classes comme dans les familles, chacun sait que substituer le punitif à l'éducatif mène à l'échec.C'est donc vers la gauche que les Français se tournent pour sauver l'école de la République. Pour le Parti socialiste, mieux vaut aborder ce défi avec les idées claires ! D'ici 2012, nous devons tirer les leçons de l'expérience et comprendre pourquoi, lors des deux précédents scrutins présidentiels, nombre d'enseignants n'ont pas voté pour nos candidats. Après 2012, il ne suffira pas de réparer ce que la droite a cassé, mais de refaire de l'école le premier projet de la Nation et pas seulement son premier budget – surtout dans un contexte d'assèchement des finances publiques. Ce qui implique de renouer avec la politique des cycles pour sortir l'école des strates d'"outils" et "dispositifs" en tous genres dont l'ont recouverte vingt ans de plans et de contre plans.300 000 ÉLÈVES SORTENT DU PRIMAIRE AVEC DE GRAVES LACUNESPour remplir sa mission, l'école ne doit plus être ballottée entre tous les maux de la société, mais au contraire être protégée contre les inégalités de conditions et les discriminations. Pour nous, la sanctuarisation n'est pas un gros mot. Elle est une digue contre l'échec scolaire, insupportable parce qu'il hypothèque l'avenir de toute une vie et qu'il est presque toujours une inégalité de naissance.
Selon le Haut Conseil à l'Education, quatre écoliers sur dix, soit environ 300 000 élèves, sortent du primaire avec de graves lacunes en lecture, écriture et calcul. Cette situation appelle des réponses en profondeur et non des slogans-gadgets tel le certificat d'études vintage façon UMP, en CE1 à la sauce Bertrand, au CM2 façon Copé. Notre pays a besoin d'un grand plan national pour la lecture et les savoirs fondamentaux, renforcé par un corps volant de professeurs spécialisés à la disposition des élèves en difficulté. Priorité, donc, au triptyque lire-écrire-compter qu'il faut, à l'heure d'internet, enrichir du "cliquer".Clarification aussi pour l'enseignement secondaire. Redonnons du souffle au collège pour tous afin qu'il rehausse le niveau des élèves en conjuguant haute exigence de culture commune et parcours diversifiés. De même, faisons du lycée un vrai passeport pour l'enseignement supérieur, qu'il soit général, technologique ou professionnel, et une vraie passerelle vers le monde du travail. Pré-orientation et orientation doivent être des missions vertébrales et non latérales.Ces temps scolaires, distincts et complémentaires, devront être accompagnés de choix continus. Ainsi, il est décisif de limiter à quinze élèves chaque classe à faible réussite éducative, en ZEP (Zone d'éducation prioritaire) comme hors ZEP. Autre condition pour réussir : agir sur le temps périscolaire et l'environnement des enfants. Cela suppose, par exemple, de développer l'éducation populaire, les activités culturelles, sportives ou citoyennes, les voyages scolaires gratuits et obligatoires. Cela passe par la création d'un véritable service public du soutien scolaire, en lien avec les collectivités territoriales, alternative à la privatisation rampante que constitue le commerce florissant des cours particuliers. De même, aucun enfant ne devrait se voir refuser l'entrée d'une cantine publique, d'une étude dirigée ou d'un centre de loisirs.Notre vision de l'école est avant tout fidèle à l'idée que nous nous faisons de la société en République. Confrontée à l'explosion des structures familiales, au décrochage et au déclassement, à la crise de l'autorité parentale, à la montée des violences et parfois des communautarismes, l'école ne parvient plus à remplir sa mission émancipatrice et ne tient plus la promesse républicaine d'égalité, de promotion sociale et de méritocratie. Nous devons l'aider à redevenir l'institution-ciment du pays.NUL BESOIN DE MALTHUSIANISME UNIVERSITAIRE Face aux nouveaux défis, la gauche ne doit céder ni au nivellement ni au différentialisme, mais promouvoir auprès de tous le travail, le mérite et l'effort, quand la droite n'a favorisé que l'héritage, la reproduction et la rente. Les catégories populaires et les classes moyennes précarisées attendent de nous que soit revalorisé la condition des enseignants en réinventant avec eux leur métier et rétablie l'autorité du professeur, quand Sarkozy la sape en la décrétant inférieure à celle du prêtre depuis la basilique Saint-Jean de Latran.Réaffirmer l'exigence de laïcité et de mixité face aux fausses valeurs du consumérisme, au retour des obscurantismes, au développement des violences sexistes ou racistes dans nos écoles. Pour former des citoyens qui pensent par eux-mêmes, l'école du futur devra autant savoir transmettre les valeurs de la "Déclaration des droits de l'homme et du citoyen", affichée sur les murs de la classe, qu'assurer l'éducation critique à l'image, désormais omniprésente dans la vie des enfants.Une école refondée, c'est aussi le projet d'une économie plus compétitive. Quand l'Allemagne augmente de 3 milliards d'euros par an son budget pour l'éducation et que l'Inde forme 200 000 ingénieurs anglophones chaque année, le Gouvernement Sarkozy-Fillon ne propose, pour préparer l'avenir de la France, que des coupes budgétaires. Notre pays n'a pas besoin de malthusianisme universitaire, mais au contraire de permettre l'accès du plus grand nombre à l'enseignement supérieur, tout en y encourageant l'excellence.Nos entreprises, nos laboratoires de recherche, nos centres d'études ont besoin que le budget des universités françaises, actuellement de 1,2 % de la richesse nationale, rejoigne les 2 % du PIB des universités américaines ; que les nouvelles technologies et les langues étrangères soient massivement présentes dans notre système éducatif ; que les classes préparatoires, les grandes écoles et les universités fusionnent dans des "pôles d'excellence" mieux adaptés à la compétition mondiale ; que les 150 000 jeunes qui "décrochent" chaque année aient accès à une deuxième chance ; que l'orientation et le suivi de chaque étudiant soit personnalisés ; que l'enseignement professionnel et technologique, du CAP à la Licence professionnelle, soit mieux reconnu comme lien privilégié avec l'entreprise.L'école du 21ème siècle sera plus juste, plus efficace, plus émancipatrice. A la gauche de l'inventer !
Guillaume Bachelay, Pascale Boistard et Mehdi Ouraoui, secrétaires nationaux du Parti socialiste

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